140 ans, ça se fête !
Sur son promontoire rocheux, notre église a fière allure avec la flèche de son clocher visible de toute la campagne environnante. Elle fête ses 140 ans cette année, sa construction ayant été achevée le 15 mars 1881.
Comment un village de 426 habitants a-t-il pu financer un tel édifice ?
C'est grâce à la "lenteur proverbiale" du maire des Ecorces au temps de la guerre de 1870, Aimé MOREL, que les premiers fonds sont réunis. En effet, les Prussiens ont l'habitude, lorsqu'ils sont en pays occupé, de réquisitionner du fourrage et de l'avoine pour leurs chevaux. En outre, ils taxent les communes de lourdes contributions de guerre. Aimé MOREL, qui est un homme "lent", arrive à Maîche où il doit apporter la contribution de sa commune... après le départ des Allemands ! Il revient dans son pays tout rayonnant du fruit de sa lenteur. Cette argent, avec les sommes qu'il économise durant de longues annnées dans ce but, sert à payer les frais de la construction de l'actuelle église Saint Jean-Baptiste.
Le précédent édifice, trop exigu et tombant de vétusté, a été démoli en 1876. On a béni la première pierre de la nouvelle église le 20 août 1877 et c'est en 1878 que commence la construction par l'entreprise BOLI. Les travaux vont durer près de 3 ans pendant lesquels des centaines de fois des voitures à cheval traversent le village, transportant les pierres extraites de la carrière d'Ulysse GUILLAUME aux Jeannerots. Les habitants contribuent ainsi aux travaux par des journées de charroi.
Comme le maire, l'abbé BOILLON n'épargne pas sa peine pendant tout le temps de la construction de l'église. On le voit chaque jour présent sur le chantier, s'intéressant aux travaux. Cette église est en quelque sorte sa vie et son oeuvre, comme la paroisse des Ecorces qu'il administre durant un demi-sièce de 1863 à 1913.
Pour l'anecdote, Aimé MOREL, le maire, avait épousé Victorine PETIT de Frambouhans qui était la grand-tante de Marc PETIT, le grand-père de Philippe !
Sources :
- Entre Doubs et Dessoubre en 1900, Tome 2 - page 147, Bernard VUILLET et Georges Caille
- Raconte Moi, numéro 100, page 51, article rédigé par le Père Paul MARIOTTE
- Photo - Collection Henri Ethalon